La lettre de Umanz : ✍️ l'arbre de coaching, le Gunslinger Effect et 4 autres Idées Qui Murmurent (IQM)
« On s'ennuie tellement
On s'ennuie tellement
On s'ennuie tellement
On s'ennuie tellement…»
Alain Souchon, La vie Théodore
Bienvenue sur Umanz, une lettre où un non-automate parle à des intelligences naturelles.
Je ne sais pas si vous aussi, mais je reste interloqué depuis quelques années par la façon dont la parole insignifiante déplace -algorithmiquement- la parole urgente.
Ce qui nous est donné à voir, à lire ou entendre est-il éternellement condamné à être arbitré par des machines opaques ? Et dans ce cas, où sont les “fameuses bicyclettes de l’esprit” dont nous parlait Steve Jobs ?
Cette semaine je suis très heureux de creuser à nouveau le long sillon des IQM, les idées qui murmurent, j’espère que vous trouverez dans cette livraison matière à penser.
Avant d’ouvrir le bal, je voulais partager dans notre rituelle séquence méditative, un premier texte qui constitue une mise en abîme de notre époque où l’on hurle plus que l’on ne se parle.
Une phrase en particulier résonne longuement à mes oreilles : “les discours exagérés cachant les affections médiocres.”
L’extrait nous vient de Flaubert et, comme tous les grands textes de littérature, il n’a rien perdu de sa force :
La Parole Humaine est un chaudron fêlé
Il s’était tant de fois entendu dire ces choses, qu’elles n’avaient pour lui rien d’original. Emma ressemblait à toutes les maîtresses ; et le charme de la nouveauté, peu à peu tombant comme un vêtement, laissait voir à nu l’éternelle monotonie de la passion, qui a toujours les mêmes formes et le même langage. Il ne distinguait pas, cet homme si plein de pratique, la dissemblance des sentiments sous la parité des expressions. Parce que des lèvres libertines ou vénales lui avaient murmuré des phrases pareilles, il ne croyait que faiblement à la candeur de celles-là ; on en devait rabattre, pensait-il, les discours exagérés cachant les affections médiocres ; comme si la plénitude de l’âme ne débordait pas quelquefois par les métaphores les plus vides, puisque personne, jamais, ne peut donner l’exacte mesure de ses besoins, ni de ses conceptions, ni de ses douleurs, et que la parole humaine est comme un chaudron fêlé où nous battons des mélodies à faire danser les ours, quand on voudrait attendrir les étoiles.
Gustave Flaubert, (Madame Bovary)
Arbre de Coaching, Gunslinger Effect et 4 autres Idées qui murmurent (IQM)
L'arbre de coaching
Très courant aux Etats-Unis, notamment dans la NFL, l'arbre de coaching est comme un arbre généalogique sauf qu'il montre toutes les personnes qu'un grand coach a influencé de même que ses propres mentors ou influences directes.
L'essayiste Ryan Holiday a coutume de dire que les meilleurs entraîneurs et CEO ne sont pas ceux qui réussissent uniquement sur le terrain ou au Comex. Les grands CEO comme les grands coachs se mesurent à l'aune de leur arbre de coaching. Plus précisément, la vraie mesure se fait à l’aune de ce que les personnes qui ont travaillé pour eux, qu'ils ont encadrées et qu'ils ont inspirées ont fait par la suite.
L’effet duel ou Gunsliger Effect
Le Gunslinger effect est une théorie psychophysique conceptualisée par le célèbre pionnier de la physique quantique Niels Bohr qui explique que dans un duel c’est souvent le second tireur qui a l’avantage. Sa théorie repose sur le fait qu’une action initiée volontairement est moins rapide qu’une réaction.
Par la suite, une étude de l’Université Birmingham a validé la théorie de Niels Bohr puisqu’elle a constaté que les sujets se déplaçaient 10 % plus vite lorsqu'ils réagissaient comparés à ceux qui agissent avec intention.
Une attitude lustrale
L'attitude lustrale est l'attitude psychologique requise d'un joueur entrant dans le jeu. Adopter une attitude lustrale, c'est accepter les règles arbitraires d'un jeu afin de faciliter l'expérience ludique qui en résulte.
Le terme a été inventé par Bernard Suits dans le livre The Grasshopper : Games, Life and Utopia, publié pour la première fois en 1978, dans lequel il définit le jeu comme "la tentative volontaire de surmonter des obstacles inutiles".
En bref se plier aux règles, même quand elles semblent absurdes.
Il propose également une définition plus complète :
"Jouer à un jeu, c'est tenter d'atteindre un état de choses spécifique [objectif préludique], en utilisant uniquement des moyens autorisés par des règles [moyens lustrés], où les règles interdisent l'utilisation de moyens plus efficaces en faveur de moyens moins efficaces [règles constitutives], et où les règles sont acceptées simplement parce qu'elles rendent possible une telle activité.
C’est l’essence de l’attitude lustrale.”
Zero Office Empire
Dans un podcast avec Tyler Cowen, le célèbre VC Marc Andreessen rappelle l'histoire de l'apparition des bureaux à l'ère industrielle : "Aujourd'hui [...] vous avez les bureaux. C'est l'idée qu'il faut rassembler les gens d'une manière hautement orchestrée, mécanisée et massive.
L'Empire romain n'était pas dirigé par des bureaux. Les Romains dirigeaient le monde, mais il n'y avait pas de bureau. Il n'y avait pas d'immeubles de bureaux. Les aristocrates romains travaillaient chez eux, puis ils allaient au Sénat, et ensuite ils allaient dans leur maison de campagne.
Il n'y avait pas de bureau pour administrer l'Empire Romain.”
Ne jamais écrire en dessous de sa pensée
Écrivez-vous à la hauteur de vos pensées ?
Voici l'épitaphe de rêve écrite pour l'écrivain Harold Rosenberg par son ami et frère d'âme Seymour Krim, qui dans un hommage profond a expliqué qu' Harold n'avait “jamais écrit à un niveau moins élevé que sa pensée .”
L'un des plus beaux compliments intellectuels.
Koba = Staline
Koba, Le Singe Bonobo dans la planète des singes, le plus grand ennemi à la fois des singes et des humains a été nommé ainsi d’après Staline.
Le dictateur Russe se surnommait lui-même Koba, d’après le roman, le Parricide publié par l’écrivain Alexandre Kazbezgui en 1882.
Dans ce Roman, Koba est une sorte de Robin des Bois, défenseur des pauvres.
Besoin d’un “Second Act” dans votre vie ?
“Les gens passent leur vie à gravir l'échelle du succès pour se rendre compte qu'elle est adossée au mauvais mur.”
Thomas Merton
Il y a une gigantesque déconnexion à l'œuvre dans la société. On nous dit qu’il y a une app pour ça, une pilule pour ça, une posture de Yoga pour ça, mais la vérité c’est que nous n’avons pas mis à jour nos outils intérieurs de fabrication du sens face à une société ou des phases de vie qui ont radicalement changé.
Découvrez Second Act, mon cabinet de transition de vie, un passeport de sérénité pour la deuxième partie de vie.
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C’est tout pour cette semaine, je vous retrouve la semaine prochaine avec un nouvel essai et de nouvelles pépites de sens. D’ici là, gardez le cap 🧭.
Waloyo Yamoni, nous surmontons le vent.
Cette newsletter est avant tout un projet de cœur. De nombreuses personnes et sociétés nous demandent souvent : comment travailler ensemble ? Actuellement, je consacre 80% de mon temps à “Second Act”, mon cabinet de transition de vie. 10% de mon temps à des Keynotes en entreprise sur les Soft Skills élégants: la Curiosité, l’esprit du débutant, l’émerveillement, l’impact, la loyauté, l’art de la conversation etc. Ainsi que des ateliers et séminaires exclusifs pour les comités de direction. Et 10%, par pur plaisir, à une activité de conseil en positionnement et en identité d’entreprise que j’ai gardé de mes anciennes activités chez Google, Reuters et Dow Jones. Elle me permet de produire des contenus uniques, aussi différenciés que des guitaristes punks dans un orchestre de mariachis pour les entreprises, les professionnels et les marques. N’hésitez pas à me solliciter.