La lettre de Umanz : 🔮Et si l'on réparait le futur ?
Quand Jeremy Rifkin ne parvient plus à voir le futur, il le cherche et le crée activement. Le même auteur que j'avais vu, nettement moins optimiste dans une conférence à Paris, il y a quelques années, bien avant le Covid, nous revient avec un livre de solutions et quelques lueurs d'espoir face aux hyperobjets passablement ingérables qui nous encerclent. Je vous en parle tout de suite.
Avant cela, le petit texte à méditer nous amène cette semaine du côté de Paul Graham, célèbre VC de la Silicon Valley et co-fondateur de YCombinator qui nous parle du prestige :
Le prestige est l’opinion du reste du monde
“Vous ne devriez pas vous soucier du prestige. Le prestige est l’opinion du reste du monde…”
“…Le prestige agit comme un aimant puissant qui enrobe même vos croyances sur ce que vous semblez aimer. Le résultat est que vous travaillez non pas sur ce que vous aimez mais sur ce que vous aimeriez aimer…”
“…Le prestige n’est qu’une inspiration fossilisée. Si vous faites quelque chose suffisamment bien, vous la rendrez prestigieuse. Beaucoup de choses que nous considérons maintenant comme prestigieuses étaient tout sauf ça au début. Le jazz me vient à l’esprit, bien que presque n’importe quelle forme d’art établie le confirme. Faites donc ce que vous voulez et laissez le prestige prendre soin de lui-même.
Paul Graham YCombinator
L'âge de la résilience par Rifkin : un pavé d'espoir dans un monde en chaos
C’était Il y a quelques années, bien avant le Covid, à une conférence parisienne, Jeremy Rifkin, dans une de ces interventions magistrales et sans notes était manifestement inquiet de l’état de la planète : “I hope it is not too late…I hope it works” murmurait-il d’une voix hésitante.
Sa conviction est désormais faite, non pas celle de l’optimisme ou du pessimisme, mais celle de l’action. Car son dernier opus : l’âge de la résilience est un livre de solutions face aux crises systémiques que nous vivons : dérèglement climatique, perte de biodiversité, érosion des sols agricoles, pollution plastique, polarisation politique etc… C’est aussi un livre de sortie de l'âge extractif de l’efficience qui n’était que l’âge des externalités négatives.
Certes, ses constats sur l’état de notre planète retournent l’estomac. Mais les solutions déjà activement mises en œuvre dans d'autres pays existent. Elles s’appellent : CAS (Complex Adaptive Systems), code bio-électrique, infrastructure énergétique résiliente, gouvernance bio régionale, renaturalisation de la terre, pairocratie distribuée, assemblées citoyennes, éducation biophile et éthique de l’entretien,
L’âge de la résilience c’est aussi un hymne à l’ingéniosité humaine quand elle est au service de la nature, de l'homme et du sens. Un ouvrage qui nous invite, dans les termes mêmes de Jeremy Rifkin, à un profond “réajustement philosophique et psychologique dans la perception qu’a l’humanité du monde qui l’entoure.”
Umanz a sélectionné quelques verbatims à méditer :
“L’essence même de l’efficience consiste à anéantir le passage du temps et à optimiser tous les futurs dans un éternel aujourd’hui, en éliminant totalement la flèche du temps.”
“un nouvel ordre économique amorcé par le «capital écologique» l’emportera sur le «capital financier»,
“La nouvelle époque va changer l’idée même que nous nous faisons de l’action humaine: les générations futures vont passer d’une «éthique du travail» focalisée sur la production et la consommation d’objets à une «éthique de l’entretien» soucieuse de veiller sur le monde naturel.”
“les scientifiques disent qu’il ne nous reste peut-être que soixante ans de cette terre végétale pour nourrir la population humaine mondiale. Il faut jusqu’à cinq cents ans pour en régénérer une couche de six centimètres.”
“ Technologies numériques, surveillance par satellite, cartographie du plancher océanique, sonar, radar, appareils GPS: le recours à toutes ces méthodes pour localiser les bancs de poissons en haute mer a fait du secteur de la pêche une industrie extractive, qui exploite la «mine à ciel ouvert» des profondeurs des océans. Les gros acteurs déploient des chalutiers colossaux de plus de quatorze mille tonnes, longs comme un terrain de football. Ces navires sont en fait des usines flottantes géantes, qui tuent, transforment et emballent leurs prises à bord. Puisqu’ils peuvent stocker dans leurs cales jusqu’à dix-huit millions de portions de poisson surgelé, ils ratissent le plancher océanique avec des filets assez vastes «pour engloutir douze avions gros-porteurs» et assez puissants pour écarter de leur chemin des rochers de vingt-cinq tonnes.”
“Cinq pays effectuent 64 % des prises en haute mer, qui leur ont rapporté au total 7,6 milliards de dollars en 2014: la Chine, Taiwan, le Japon, la Corée du Sud et l’Espagne”
“Tout être humain est un biome et, par conséquent, les écosystèmes de la planète ne s’arrêtent pas aux frontières de son corps mais pénètrent jusqu’à l’intérieur de son microbiote: cette révélation scientifique annonce l’émergence du moi écologique! Chacun de nous est un biome qui s’étend vers l’intérieur jusqu’aux entrailles de notre être et vers l’extérieur jusqu’aux frontières de la biosphère, et même au-delà. En raison de ce changement de paradigme dans la conception de ce qui constitue l’être humain, les chercheurs commencent déjà à appréhender les maladies et à assurer la santé des patients autrement.”
“Les travailleurs du XXIème siècle se consacreront de plus en plus à l’entretien de la biosphère [...] La Brookings Institution a déjà identifié trois cent vingt catégories d’emplois spécifiques à créer, dans l’ensemble des grands secteurs, pour assurer l’installation et le fonctionnement d’une économie résiliente à émission zéro.”
“Aux États-Unis près de vingt-trois milliards de litres d’eau traitée sont perdus chaque jour en raison des canalisations qui fuient, de l’imprécision des compteurs et d’autres erreurs, selon la Société américaine des ingénieurs civils.”
“La prochaine phase dans l’évolution de la conscience empathique est la biophilie.”
“Dans cette ère nouvelle d’adaptativité permanente entre de multiples forces interactives, le concept d’autonomie cède la place au principe de relationalité.”
“les expériences les plus vivaces qui nous viennent à l’esprit, celles qui donnent une signification à notre vie, sont les moments de solidarité empathique – ils sont les jalons de notre quête de sens personnelle.”
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Voici pour finir, quelques pépites issues des newsletters personnalisées réalisées pour nos clients :
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C’est tout pour cette semaine. Je vous retrouve la semaine prochaine pour le grand retour des IQM, les idées qui murmurent.
D’ici là, gardez le cap.
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