La lettre de Umanz : 🖋️Hyper-Physicalité, pour un design post-pandémique
L’une des grandes leçons de notre sortie à tâtons est que malgré notre appétit de nature, de contacts et d’étreintes, le retour au monde physique -particulièrement en entreprise- n’est ni simple, ni apprécié de la même manière par tous.
Dans les mots de l’architecte et designer Thomas Heatherwick, il nous faut donc inventer un surcroît d’hyper-physicalité pour donner aux gens de vraies raisons de sortir à nouveau dans certains endroits sans âme ou dans certains contextes anxiogènes.
L’hyper-physicalité, ce supplément d’âme physique et digital, sera une méta-tendance post-pandémique, je vous en parle tout de suite.
Avant cela, je vous invite comme chaque semaine à une petite méditation autour de textes essentiels. En avant-goût d’un été que l’on espère résolument moins pluvieux, je vous propose deux somptueuses invitations à la vie ardente : l’une d’Anna de Noailles, l’autre d’Alexandre Dumas. Elles nous disent toute la force des étés et aussi tout ce qui nous a manqué dans cette longue période empêchée :
Toi, vis, sois innombrable à force de désirs
- Toi, vis, sois innombrable à force de désirs,
De frissons et d'extase,
Penche sur les chemins, où l'homme doit servir,
Ton âme comme un vase ;
Mêlée aux jeux des jours, presse contre ton sein
La vie âpre et farouche ;
Que la joie et l'amour chantent comme un essaim
D'abeilles sur ta bouche.
Anna de Noailles
La nuit était superbe
"La nuit était superbe, les fleurs de rosiers embaumaient, et il faisait un de ces temps merveilleux qui donnent l’envie de vivre, le besoin d’aimer, la rage de le dire."
Alexandre Dumas
A la Une cette semaine
L’Hyper-Physicalité : pour un design post-pandémique
“Je crois que le design peut nous permettre de sortir de nous mêmes”
L’Hyper-Physicalité, une notion empruntée à la danse, est un concept porté aujourd’hui par Thomas Heatherwick, célèbre architecte designer du Vessel ou de la chaise Spun et lauréat du Mc Derwott Award au MIT.
A une époque d’isolement digital croissant, il cherche à redonner une vie supérieure aux objets, une sur-propriété physique en quelque sorte pour faciliter le contact et l’art d’être ensemble dans les espaces communs.
L’hyper-physicalité vise à sortir de l’aspect purement utilitaire des bâtiments (hopitaux, services municipaux, magasins) pour créer un environnement générateur de joie, de partage et de connexion. Dans son studio qui réunit aujourd’hui plus de 200 personnes, Thomas Heatherwick revendique une architecture émotionnelle.
Comment nous sortir de nos cocons virtuels ?
Dans les termes de Thomas Heatherwick :
“La nouveauté post-covid est que si vous devez quitter votre domicile, le monde physique -en dehors de la vie publique- doit être vraiment conscient de la façon dont il va se connecter avec vos sentiments et vos émotions parce qu’il n'est plus cette chose automatique avec laquelle vous devez vous engager autant que vous le faisiez dans le passé.”
Au MIT, Thomas Heatherwick souhaite réunir designers et informaticiens pour inventer les objets de demain destinés à intensifier “l’hyper-physicalité”, le sentiment d’être ensemble dans les lieux publics, les magasins ou les espaces culturels.
“Vous ne pouvez pas vous rendre dans un lieu s’il ne vous connecte pas à votre humanité” précise Thomas Heatherwick.
Mais l’hyper-physicalité n’est pas une proximité excessive. Au MIT les étudiants qui suivent le cours de Thomas Heatherwick, sont tenus d’inventer de nouvelles manières d’utiliser la lumière, le son, le toucher, l'odeur, l'orientation ou le mouvement pour faire tomber la distance ou oublier la froideur des interfaces digitales.
Ils suivent en cela les intuitions incarnées par des startups “haptiques” telles que Camar, VRgluv, Consequential Robotics, Dot Incorporation ou Psyonic.
Au MIT l’hyper-physicalité a constitué un défi de taille puisque -Covid oblige - les cours se sont tenus à distance. Mais les étudiants ont tenu le pari : parmi les objets inventés par la promotion 2021 de Thomas Heatherwick on trouve une surface tactile pour les calls vidéos, un savon sculpté pour les gestes barrières destiné à provoquer une danse des mains, ou encore des meubles tactiles modulables en forme d’origami.
3 Tweets sinon rien
Celui-là (la gênance de l’espace). Celui-ci (un tweet du futur). Et celui-là bien sur (la frankenfood climatique).
En attendant je pose ça là
Les ScreenThoughts de la semaine
Les ScreenThoughts sont de petites (ou grandes) pensées capturées ailleurs. Cette semaine :
Changer d’avis est un super pouvoir
La valeur de la grâce intellectuelle
Avec qui démarrer
Désaxez-moi
Cette remarque de Benedict Evans, célèbre analyste Tech; à propos du fil Facebook et du paradoxe déroutant liée à l’irruption du “flux asymétrique”
“Vous n'enverriez pas souvent, voire jamais, dix photos de votre enfant ou de votre chien à tous les contacts de votre carnet d'adresses, et la plupart des gens (de moins de 50 ans) n'enverraient pas non plus à tous les membres de leur carnet d'adresses tous les articles d'actualité drôles ou énervants qu'ils verraient, mais le flux asymétrique fait que poster à ce genre de fréquence est devenu normal et non grossier…”
Benedict Evans
Abraham Maslow (si, si, le gars de la pyramide) a deux mots à nous dire :
« Tout ressemble à un clou pour qui ne possède qu’un marteau. »
Abraham Maslow
Les pépites du futur
Cette semaine une petite sélection d’articles issus des revues de presse thématiques réalisées pour nos clients :
👨💻 Pour 70% des gens une mauvaise communication digitale affecte directement la qualité du travail. Oui, le body-language Digital existe bel et bien.
🎞️ Zola première série TV adaptée d’un Thread Twitter
📳 OMFG Pas déjà...Voici à quoi la 6G pourrait ressembler
🎨 Platform : une plateforme d’AI artists-friendly
👵🏻 Un algorithme pour le 4ème âge ?
C’est tout pour cette courte semaine. Je fais le plein de nouveaux insights de sens (et de non-sens) avant la semaine prochaine. Bon week-end et d’ici là, gardez le cap.
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