La lettre de Umanz : 🖋️ l'année où le travail est devenu une App
2021 sera nostalgique, 2021 sera bizarre. Je vous en parle tout de suite.
#weird@scale is the new black.
Le monde change et toujours de façon inattendue ! Saviez vous qu’il y avait eu une interprétation de La Mouette de Tchekhov dans les Sims 4 pendant le confinement ?
La question à ne pas se poser : quel est l’impact de la Zoomisation du monde sur votre carrière ?
Il y a des questions que l’on ne se serait jamais posées il y a un an. Celle-ci par exemple : votre job est il essentiel ou invisibilisé quand il passe par une App ? C’est la question que nous nous poserons cette semaine avec la tribune de Léa M.
L’autre question est : quelle est votre stratégie nostalgique ? Car cette semaine nous vous parlerons aussi de Nostalgie, via les “Retronics” clins d’œil aux magnifiques objets que savait produire la tech quand elle était optimiste.
La troisième question est : avez vous une stratégie d’attraction des talents à l’âge de la distance ? Nous en parlerons dans notre article sur la Remote Worker Attractiveness.
Mais pour bien démarrer dans la nostalgie, tendance inédite de l’année : connaissez vous le discours d’adieu d’Yves Saint-Laurent ?
Le voici, en vidéo, lu par le comédien Etienne Guillou :
«Mesdames et messieurs, je vous ai conviés pour vous annoncer une nouvelle importante. J'ai eu la chance de devenir, à 18 ans, l'assistant de Christian Dior, de lui succéder à 21 ans et de rencontrer le succès dès ma première collection en 1958. Depuis, j'ai vécu pour mon métier et par mon métier. Je veux rendre hommage à ceux qui ont guidé mon action et m'ont servi de référence. Tout d'abord Christian Dior qui fut mon maître. Balenciaga, Schiaparelli. Chanel, bien sûr [.].
«En ouvrant en 1966, pour la première fois au monde, une boutique de prêt-à-porter à l'enseigne d'un grand couturier, j'ai conscience d'avoir fait progresser la mode et d'avoir permis aux femmes d'accéder à un univers jusque-là interdit. Comme Chanel, j'ai toujours accepté la copie et je suis très fier que les femmes du monde entier portent des tailleurs-pantalons, des smokings, des cabans.
Je me dis que j'ai créé la garde-robe de la femme contemporaine, que j'ai participé à la transformation de mon époque. Je l'ai fait avec des vêtements, ce qui est sûrement moins important que la musique, l'architecture, la peinture, mais quoi qu'il en soit, je l'ai fait. On me pardonnera d'en tirer vanité, mais j'ai cru que la mode n'était pas seulement faite pour embellir les femmes, mais aussi pour leur donner confiance, leur permettre de s'assumer. Je me suis toujours élevé contre les fantasmes de certains qui satisfont leur ego à travers la mode. J'ai, au contraire, voulu me mettre au service des femmes. C'est-à-dire les servir. Servir leur corps, leurs attitudes, leur vie. J'ai voulu les accompagner dans ce mouvement de libération que connut le siècle dernier.[.]
Je veux remercier ceux qui m'ont fait confiance. Michel de Brunhoff qui me conduisit chez Christian Dior. Mack Robinson [.], Richard Salomon, Pierre Bergé, bien sûr. Il m'est impossible de citer tous les premiers et premières d'atelier qui m'ont accompagné. Pourtant, qu'aurais-je fait sans eux? Tous les ouvriers et ouvrières dont le dévouement admirable m'a tellement aidé [.]. Je veux remercier les femmes qui ont porté mes vêtements, les célèbres et les inconnues [.].
J'ai toujours placé au-dessus de tout le respect de ce métier qui n'est pas tout à fait un art mais qui a besoin d'un artiste pour exister. Je pense que je n'ai pas trahi l'adolescent qui montra ses premiers croquis à Christian Dior [.]. Tout homme pour vivre a besoin de fantômes esthétiques. Je les ai poursuivis, traqués. Je suis passé par bien des angoisses, bien des enfers. J'ai connu la peur et la terrible solitude. Les faux amis que sont les tranquillisants et les stupéfiants. La prison de la dépression et celle des maisons de santé. De tout cela, un jour je suis sorti, ébloui mais dégrisé. Marcel Proust m'avait appris que «la magnifique et lamentable famille des nerveux est le sel de la terre». J'ai, sans le savoir, fait partie de cette famille [.].
Les plus beaux paradis sont ceux qu'on a perdus. Pourtant j'ai choisi aujourd'hui de dire adieu à ce métier que j'ai tant aimé[.]. Je veux vous remercier, vous qui êtes ici et ceux qui n'y sont pas, d'avoir été fidèles aux rendez-vous que je vous ai donnés depuis tant d'années. De m'avoir soutenu, compris, aimé. Je ne vous oublierai pas.»
Extraits du discours d'Yves Saint Laurent (Libération du 8 janvier 2002)
A LA UNE
L’année où le travail est devenu une App
Nous accueillons cette semaine sur Umanz la tribune libre d’une certaine Léa M. 34 ans…
Son nom a bien sur été changé. Comme vous le savez…toute ressemblance…
“J’ai adoré le confinement. Non, vraiment, je ne me souvenais pas que le travail pouvait être aussi simple. Mon job était devenu une télécommande, je redispatchais les emails, volais de calls en visios, crépitais sur les Slacks. Je swipais les to Do’s et je cochais ma check-list.
Toute la friction humaine pesante du présentiel était invisibilisée…”
Retronics et Replitronics : jouets nostalgiques du temps où la Tech avait de la gueule
Un Amiga vintage, un Vic 20, un BBC computer, un Commodore 64, un Thomson To7, une Game & Watch Nintendo à cristaux liquide des années 80, une chaîne Hifi Akaï, un Apple 1 ou le mythique Synthé de Giorgio Moroder… La vague des Retronics, ces objets cultes de l’électronique des années 80 et 90 se développe et séduit une génération qui n’a pas connu ces objets bizarres, ces reliques d’une tech optimiste et naïve, et surtout, aux designs férocement distinctifs.
Lire la suite de l’article ici
Remote Worker Attractiveness : nouvelle guerre des talents à l’âge de la distance
Le Covid bouleverse les aspirations. Aux US, il y aurait désormais 27% des travailleurs à souhaiter se réinstaller dans une Zone rurale contre 12% dans une grande ville.
La grande division ville/campagne se situerait entre deux phases de vies clés : Moins de 30 ans pour les urbains et 30-49 ans pour les aspirants ruraux.
Les raisons sont nombreuses, Il y a, bien sur, le coût démesuré de la vie dans les villes, ce que l’essayiste Richard Florida a appelé la “grande crise urbaine”. Il y a aussi le coût humain des déplacements : un télétravailleur à mi-temps économiserait ainsi en moyenne 11 jours de travail par an.
Contributor 🕶️
Steven Pruitt a écrit plus de 35.000 articles et réalisé 3 millions de corrections bénévoles sur Wikipedia. Il représenterait à lui seul un tiers du contenu Anglo-Saxon sur Wikipedia…
Ah mon beau Tweet, mon maître !
Trois tweets ont fait ma semaine. Celui-ci (visionnaire), celui-là (exemplaire), sans oublier celui-là (spoiler : “come for the game, stay for the network”).
Ne Jamais se fier aux apparences
Shop the Look. Voici l’équipe Microsoft en 1978 :
La prochaine cible d’Amazon : la poste…Tous les bureaux de poste
Les Screenthoughts de la semaine
Les Screenthoughts sont de petites pensées percutantes capturées ailleurs :
“Je décris ce que j’imagine” par John Keats.
“Comme un mauvais mariage…” Esther Perel nous parle de l’ambiance actuelle dans la société :
Le Kiffre
#weird #again. Quand Miss Marple devient Long John Silver. 47.000 : c’est le nombre de trésors trouvés dans les jardins privés des britanniques grâce au “sur-jardinage” covidien.
Périclès a deux mots à vous dire
« Si on veut obtenir quelque chose que l’on a jamais eu, il faut tenter quelque chose que l’on a jamais fait »
Les pépites du curateur
Et pour bien finir la semaine voici une petite sélection d’articles inédits issus des revues de presse réalisées pour nos clients :
👩💻 Ce que change la pandémie ? La sensibilité…La sensibilité est devenue le 2ème critère de recrutement des CIO,
🎬 Madame Hollywood chez les geeks. Comment Kelly Merryman de YouTube est en train de tout changer,
🌌 Les Métaverses arrivent et ce n’est pas moi qui le dit c’est David Baszucki le CEO de Roblox,
👨⚕️ Un nom prédéstiné pour les Mental Toons, rencontre avec Peter Docter, master Storyteller, philosophe, psy à l’occasion et Chief Creative Officer de Pixar,
🍔 Ça se passe comme ça chez….Saviez vous qu’il y avait eu un projet de McTrain,
🤖 M Spray. Un spray pour transformer les surfaces en robots.
C’est tout pour cette semaine. Merci de nous lire et de nous partager. A la semaine prochaine, restez humains et d’ici-là, gardez le cap.
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