La phrase la plus fulgurante et triste de l’année - une phrase que je vais laisser en anglais pour lui garder toute sa force - est peut-être celle de Beth Kowitt de Bloomberg :
“Making the World a Better Place Is So Last Year.”
…On l’avait noté…
Beaucoup de gens qui viennent aborder la vaste et passionnante question de la deuxième partie de vie dans mon Cabinet Second Act partagent l’impression diffuse (mais de plus en plus fréquente) d’être entourés de Zombies Philosophiques, ces personnes qui parlent comme vous, s’habillent comme vous, agissent comme vous, vous ressemblent même, mais semblent dépourvues de tout affect ou émotion réelle. Le Philosophe Pascal Chabot, les appelle les Machinoïdes, ces humains qui ressemblent à des machines.
Je tenais à vous le dire, vous n’êtes pas seuls.
Comme pas mal de gens longs qui m’entourent, la phrase d’Anaïs Nin : “Si je n’avais pas créé mon monde je serai morte dans celui des autres” a été à la fois une révélation et une permission.
Nous créons des mondes car nous crevons d'absence de paroles de vérité.
Alors qu’est-ce qui fulgure encore aujourd’hui ? Quels mots et quelles images peuvent encore nous toucher ? Et pourquoi toute une branche de la Silicon Valley s'acharne-t-elle à faire disparaître les auteurs et les artistes ?
Tant de paroles usurpées écrasent aujourd’hui la parole de dignité.
Je pense, qu’après la lutte presque perdue pour un climat sain, la préservation de l’art (“pour ne pas mourir de la vérité”), de l’originalité et de l’imagination est l’une des tâches les plus urgentes de l’humanité.
Je reviens cette semaine avec une nouvelle collection de Ce Qui Fulgure (CQF) des phrases extraites comme des joyaux de la glaise des contenus indigestes que des algorithmes optimisés à l’outrance portent en haut des feeds.
Dans l’avalanche de mots insipides, il y a des phrases à ré-incruster.
Je vous en souhaite bonne lecture. Et pour démarrer cette lettre je vous propose en apéritif garanti 100% Proof-Of-Human et 0% Slop, avec ce paragraphe inouï (prescient ?) de George Orwell :
Dans notre monde, il n’y aura plus d’émotions, sinon la peur, la rage, le triomphe et l’avilissement de soi. Tout le reste, nous le détruirons, sans exception aucune. Déjà, nous brisons les habitudes de pensée qui datent d’avant la Révolution. Nous avons rompu le lien entre parents et enfants, entre les hommes, entre l’homme et la femme. Plus personne n’ose faire confiance à une épouse, à un ami. Mais dans l’avenir, il n’y aura plus ni épouses ni ami.
Que je mets en parallèle avec cette pensée si dense de David Foster Wallace :
« Ce que la valeur réelle, sans bullshit, de votre éducation aux sciences humaines est censée faire :
Vous éviter de traverser votre vie d'adulte - confortable, prospère et respectable : mort, inconscient, esclave de votre tête et de votre configuration de base, qui consiste à être uniquement, complètement, impérialement seul, jour après jour.»
Sur ce, place à Ce Qui Fulgure :
Moine électrique, Loisir Performatif. ⚡Et tout Ce qui Fulgure (CQF)
Le moine électrique
Le marketing du rebelle en mousse
Nos loisirs sont devenus performatifs
AI Slop : l’ère du Minimum Viable Content
Un Second Monde…Où la fin de l’importance des mots
Quel sera votre Second Act ?
Y’a t-il une vie avant la mort ?
Et avez-vous déjà fait ce lent voyage de re-contextualisation ?
Là où tout ce que vous croyiez devenait question.
Il y a une gigantesque déconnexion à l'œuvre dans la société. On nous dit qu’il y a une app pour ça, une pilule pour ça, une posture de Yoga pour ça, mais la vérité c’est que nous n’avons pas mis à jour nos outils intérieurs de fabrication du sens et de connaissance de soi, y compris au travail, face à une société et des phases de vie qui ont radicalement changé.
Découvrez Second Act, mon cabinet de transition de vie, un passeport de sérénité pour la deuxième partie de vie.
Découvrez également le Parcours Edge-AWRNSS à destination des Entreprises.
Les Screenthoughts de la semaine
Le meilleur conseil de carrière
No Small Door
Vaste Question
Signe des temps et temps des signes
Un signal faible d’AI fatigue ? 42% des entreprises annulent leurs Initiatives d’IA contre 17% l’année dernière.
Ouchy…Ce n’est ni un anarchiste, ni une terroriste qui parle mais une prof de droit à l’Université d’Irvine: "Les gens brûlent les Waymos parce qu'elles sont de viles représentations d'une gouvernance qui privilégie le profit au détriment du bien public, ils représentent le remplacement du travail, la décimation des transports publics et de sauvages fantasmes scientifiques privilégiés au détriment du bon sens.”
« On est soit les gentils arriérés qui cultivent la terre avec amour, soit les beaufs qui ne comprennent rien. Y’a jamais juste…Nous. » Étude inédite : Ruralité, enquête sur une population invisibilisée par Destin Commun.
Et si le vrai problème du RTO (Return To The Office) consistait à re-designer des espaces de travail imaginatifs.
Financés par de grands VC, les premiers cabinets d’avocats mi-humains mi-ai (enfin plus exactement des firmes spécialisées dans la relecture de contrat semi-automatisés) voient le jour.
La semaine dernière je vous parlais d’un phénomène qui revient chaque année “la Parcoursupite.”
Cette semaine un nouveau phénomène récurrent fait son apparition dans les bureaux :
[Erratum], un lecteur vigilant, l’excellent auteur Frederic Pie me fait remarquer que la citation qui ouvrait la lettre de la semaine dernière “Les esprits d’élite discutent des idées, les esprits moyens discutent des événements, les esprits médiocres discutent des personnes.” n’est ni de Jules Romain, ni d’Eleanor Roosevelt à qui on l’attribue parfois. Ce serait une contraction inspirée d’une phrase de l’historien Britannique Henry Thomas Buckle mort en 1862 : you can tell the lowest class by their habit of always talking about persons; the next … about things; the highest … for the discussion of ideas. Dont Acte.
C’est tout pour cette semaine, je vous retrouve la semaine prochaine avec un essai qui va profondément gratter nos paradoxes numériques.
D’ici là, comme toujours, gardez le cap 🧭.
Waloyo Yamoni, nous surmontons le vent.
Patrick Kervern, défadeur en chef de Umanz
Cette newsletter est avant tout un projet de coeur. De nombreuses personnes et sociétés me demandent souvent : comment travailler ensemble ? Actuellement, je consacre 80% de mon temps à “Second Act”, mon cabinet d’accompagnement en transitions pro ou perso. 10% de mon temps à des Keynotes en entreprise sur les Soft Skills élégants: les secrets de l’audace, la curiosité, l’esprit du débutant, l’émerveillement, l’impact, la loyauté, l’art de la conversation etc. Ainsi que des ateliers et séminaires exclusifs pour les comités de direction. Et 10%, par pur plaisir, à une activité de conseil en positionnement et en identité d’entreprise que j’ai gardée de mes anciennes activités chez Google, Reuters et Dow Jones. Elle me permet de produire, pour les marques et les entreprises des positionnements ou des contenus uniques, aussi différenciés que des guitaristes punks dans un orchestre de mariachis.
J'adore la définition du moine électrique ! Merci pour cette newsletter toujours inspirante!
Merci pour ces réflexions et pensées toujours si inspirantes.